mardi 30 décembre 2014

Sunny Christmas !

Joyeux Noël à tous ! On espère que vous digérez bien vos fruits de mer et autres chocolats et que vous préparez vos foies pour le 31. 
Outre Atlantique, ça va pour ainsi dire mieux que l'an dernier. Le point de congélation n'a pas encore été atteint, et l'on a fêté Noël avec des guirlandes sur les palmiers. En somme, un Noël aux antipodes de celui de l'année dernière. Le père Noël mexicain dans son camion de pompier nous a même offert des friandises, elle est pas belle la vie ? 
On a fêté le solstice d'hiver en endossant nos shorts et t-shirt malgré une nuit de camping bien humide. Californie et mhumidité, on a bien testé ! Belle ironie, on s'est réveillés complètement trempés dans un camping sans douche ni eau courante...
On a aussi un peu pété un câble à cause de l'affluence de touristes en périodes de vacances. Habitués aux routes relativement peu fréquentées pour cause de basse saison, ce fut quelque peu étrange de se retrouver au beau milieu d'une horde de paparazzis venant célébrer la naissance du petit Jésus au bord de la plage. Mais vu qu'on est bien courageux, on a survécu. Et on vous le donne en mille, nous voici à Los Angeles...
On a trouvé refuge dans une sorte d'auberge de jeunesse à Santa Monica. L’arrivée dans la Grande Ville, je pense que l'on va s'en souvenir, ce fut pour ainsi dire épique.
Étape de 85km, censée se terminer dans un camping aux portes de Los Angeles. Milieu de journée, on roule tranquille sur une piste cyclable et là, un autre cycliste me lance en filant à toute allure que la portion d'autoroute qui est censée nous mener à destination est fermée. J'ai à peine le temps de percuter qu'il est déjà loin. Perplexes, on continue notre chemin en se disant qu'il doit bien y avoir une solution parce que mis à part cette autoroute, pas moyen de passer par un autre chemin, sauf bien sûr si on veut faire un détour d’une centaine de kilomètres sur une autre autoroute, à huit voies cette fois et interdite aux vélos...
On est à court de vivres, on s'arrête dans un supermarché et on en profite pour se renseigner un peu. La fermeture est bien réelle et due à plusieurs coulées de boue, elles mêmes dues aux vilaines pluies des dernières semaines. On commence à ne pas être en avance mais on court au Starbucks le plus proche pour vérifier tout ça sur internet. Le site fédéral du réseau routier rend son verdict, le camping que l'on doit rejoindre est en plein dans la zone fermée. On change nos plans, on va s'arrêter au camping juste avant et le lendemain, on se tapera la déviation par les montagnes de Malibu.
On remonte en selle et au moment où l’on doit filer sur l'autoroute, grosse surprise. Les infos sur le site internet étaient complètement fausses, l'autoroute est bloquée bien avant ce qui était indiqué, on commence à se dire qu'on est un peu dans la merde. Martin file voir des cyclistes arrêtés un peu plus loin. Apparemment ils auraient vu pas mal de bicyclettes passer et ne pas revenir... On se dit qu'on a pas trop le choix, on décide de tenter le coup, et on se retrouve seuls sur la Highway 1 qui mène à Malibu au coucher du soleil... Un abruti de responsable des travailleurs nous met la pression quand on vient lui demander si on peut continuer, nous disant qu'on va finir en taule si on ne fait pas demi tour. Un de ces collègues plus sympa nous dit de ne pas s'en faire. On continue, une voiture de flic nous dépasse en nous saluant, on est un peu les rois du monde...
Le camping de secours que l'on avait déniché est en plein milieu des travaux, on se dit qu'on est dimanche et que demain, les travailleurs vont sérieusement reprendre du service. On traverse donc l'intégralité de la zone sinistrée, au total près de vingt kilomètres complètement irréels, la très grande classe ! Et l’on termine la journée là où nous l'avions initialement prévu, en montant notre tente flambant neuve.
Après la popotte en stainless qui a malencontreusement terminée à la poubelle à la fin du West Coast Trail, les chaussures de marche qui ont marché tout ce qu'elles pouvaient, c'est la tente qui a rendu l'âme récemment. Alors on s'est fait un cadeau de Noël, et maintenant on dort au large et bien au sec, youpi ya !
On vous laisse en musique, celle ci devrait convenir parfaitement joyeuxnoellafrance












mardi 16 décembre 2014

If you’re going to San Francisco...

On continue l’épisode Californie en musique. J'ai joué ma carte francophone avec la maison bleu il y a cinq ans, du coup je vous ai dégoté une référence bien locale. Joyeux mélomanes de l’hexagone, détendez vous, ça va bien se passer. Détachez vos cheveux et laissez vous donc porter par le doux son des sixties avec lesmoustachescestclasse 
San Francisco. Quoi vous raconter ? Par où commencer ? Tout d'abord, ça fait un petit quelque chose d'arriver dans une ville de cette taille sur une bicyclette. Et d'autant plus quand la bicyclette en question vous a mené au préalable sur près de deux milles kilomètres. Ensuite c'est justement à San Francisco que l'on débarque, une ville chargée d'images et pas mal fantasmée. Enfin, on est arrivés par la grande porte, on nous a déroulé le Golden Gate...
On a pas mal jonglé avec la météo, elle nous joue des tours celle là ! Tous les gens qui ont croisé notre chemin nous assuraient qu'une fois à San Francisco, on serait tranquilles avec le temps, et ben raté ! Figurez vous que ça fait trois ans que ces chers Californiens sont en sécheresse et qu'ils n'ont pas vu de pluies pareilles à celles de ces derniers jours. Du coup comme on aime bien les coupures d'électricité générales, on en a fait l'expérience à San Francisco. Bon faut avouer qu'après celle de Toronto par -20°C, ça fait un peu coupure de tapettes, mais bizarrement on a beaucoup mieux géré l'affaire. Et puis tout le monde sait que les tapettes et San Francisco ont toujours fait bon ménage. Bref, je m'égare...
Bon on n'avait pas de fleurs dans les cheveux mais on en a sacrément profité. Tellement même, que l'on a eu du mal à partir, et qu'on serait volontiers restés un peu plus.
En vrac : on a eu l'impression de réapprendre à marcher avec les rues en pente, on a pu voir le fameux pont rouge hors du brouillard (ce qui c'était avéré difficile en 2009), on a expérimenté la bicyclette en milieu urbain et vallonné et on a adoré, et puis on a aussi pensé à Kerouac, Janis Joplin et Harvey Milk... On a flâné, je me suis fait voler mon sandwich au crabe par des sournoises mouettes agissant en bandes et s'attaquant au plus faibles, on est allés voir la maison d’Al Capone, on s'est culturés un dimanche avec une super expo de Keith Haring . Une semaine à arpenter la ville, on a mis les voiles en trichant un peu. Grosses pluies encore, on décide de se sauver avec les bus interurbains. Une correspondance et trois heures plus tard, on se retrouve à Santa Cruz, dans une maison warmshower où l'on installe des parpaings au milieu d'une allée inondée pour créer un chemin... aujourd'hui la pluie se calme, demain on sera de nouveau sur nos deux roues.
San Francisco étant derrière nous, on commence à réaliser que l'on sera bientôt au Mexique, et c'est presque étrange...














mercredi 3 décembre 2014

La Californie...

Alors pour commencer, je vous invite à suivre ce lien et à écouter cette douce chansonnette pendant votre lecture julienlesbeauxcheveux . Elle reste coincée dans notre tête depuis qu'on a passé la frontière, sauf que l'on ne connaissait pas les paroles et alors là, je peux vous dire que j'ai gagné mon matin, j'en ai appris des choses sur ce magnifique état !
Ça y est, vous êtes imprégnés de l'ambiance ? Bon alors maintenant on peut passer aux choses sérieuses. On a quitté l'Oregon il y tout juste une semaine. Terminées les gentilles collines et les petites falaises, on passe dans la catégorie supérieure avec des étapes classées difficiles. On fête le passage du plus gros col du parcours en prenant un jour de repos un peu forcé, la pluie dégringole fort dehors. 
On a été plutôt gâté, le nord de l'état n'a rien de la Californie de nos clichés. On a quitté l'océan très vite pour plonger dans la magie des géants arbres redwood. Et qui dit redwood dit humidité. Oui c'est aussi en Californie que l'on aura le plus composé avec la pluie, mais toujours avec pas mal de chance finalement. Mon superman sait comment passer à travers les gouttes. Des degrés de gagné, on a aussi roulé en manches courtes pour la première fois, et surtout on a enfin planté la tente ! Parce que pour être honnête on se la jouait un peu petits vieux depuis le départ en dormant au chaud et au sec tous les soirs. Mais en même temps c'était bien, on n’est pas obligé d'être maso pour apprécier. On avait déjà à gérer notre effort, inutile de rajouter des difficultés genre dormir sous le gèle...
On fait aussi de belles rencontres. Un de nos hôtes warmshower nous a particulièrement marqué. Adepte du VTT, il nous a offert le tapis de sa petite maisonnette bleu dans la plus grande convivialité. Sacrément bavard et jovial, on s'est laissés porter par les événements. On s'est tellement laisser porter que le lendemain matin, au lieu de filer sur une highway vers les grands arbres, on s'est fait promener dans un gros pick up. Vélos à l'arrière bien sûr, on a fait les touristes avant de se faire déposer à l'entrée de l'avenue des géants par super Mark. Et comme super Mark est vraiment super, il nous arrête dix kilomètres plus loin, nous donnant le plan du camping ou l'on devait faire étape, nous informant par la même qu'il avait payé pour nous ! Thank you Mark !
Si la Californie du nord ce n'est pas vraiment la Californie qu'on a en tête, une chose reste tout de même fidèle à nos a priori. Nous venons juste de traverser la partie très fertile et très verte de l’état. On est convaincu que si on était passés par là un ou deux mois plus tôt, on aurait croisé une bonne partie des saisonniers que l'on a rencontré cet été dans l’Okanagan. C'est en effet ici que l’herbe qui fait rigoler est cultivée en masse, des tunnels de serres poussant comme des champignons un peu partout, le tout diffusant un fumet caractéristique.
Nous voilà désormais plus au sud de tout cela, l'odeur de l'océan a repris ses droits, la côte et les nuages sont magnifiques, on profite. Et nous, on a la tête encore plus au sud, San Francisco est annoncée à moins de 200 miles sur les panneaux, mais ça c'est une autre histoire...