samedi 28 mars 2015

Dans la vie il y a des cactus !

Dans 30 dodos on mangera du fromage. Cette fois on y est presque, le compte à rebours est lancé et du coup on gigote sacrément. Alors on gigote parce que d’abord on est quand même bien contents de retrouver la France. Enfin pour être exacts et aux vues des derniers résultats électoraux, c'est surtout nos familles et nos amis qu'on a envie de retrouver, la bonne dose d'abrutis c'est juste du bonus. Et puis la France sans connerie c'est comme le Mexique sans tortillas... D’ailleurs nous-mêmes, en bons couillons de français, on est partis se mettre les miches à l'étranger sans procuration électorale... Bref, cessons de causer politique au pays de la corruption (et de la tortilla). 
On gigote aussi beaucoup parce que ce pays est d'une richesse incroyable, qu'on y est de plus en plus à l'aise, et qu'on a envie de faire plein de choses avant le retour. Nous sommes donc partis à la rencontre du cactus géant dans les montagnes de Oaxaca. Cactus qui soit dit en passant est utilisé pour fabriquer le pulque, alcool d'agave ressemblant à du lait. Et c'est avec la même plante mais d’une autre variété, que l'on fabrique la tequila et le mezcal.
Parenthèse éthylique étant faite, on va vous raconter nos dernières aventures, cela servira de légende aux photos qui suivent. On a d'abord craché nos poumons en tentant l'ascension d'un volcan culminant à 4400 mètres. On a raté le sommet de très peu, trop de neige et trop de vent sur la crête. Par contre le spectacle social nous a bien amusé. Les familles se bousculaient sur les sentiers pour aller trouver la neige fraîche. Parmi elles, des enfants exaltés courants devant nous à 3300 mètres d'altitude, des mamans qui ne perdent rien de leur élégance et entament l'ascension en talons hauts, et des amis qui grimpent en Converse, la bouteille de Coca sous le bras. Pendant ce temps là, on se transformait en tortues, l'altitude nous faisant galérer correctement. Nous on aurait bien troqué la boisson pétillante contre la plante bolivienne. Et on achèvera les derniers mètres en s'arrêtant tous les trois pas pour reprendre notre souffle, suivant un dératé de sportif mexicain qui connaît le volcan et nous indique le chemin.
On a repris nos esprits à Puebla, magnifique ville aux forts accents coloniaux. Des dorures, des angelots et des volutes, ça éblouit et ça dégouline le baroque. Mais c'est vivant, la ville est géniale, bruyante, accueillante et pour ne rien gâcher, ceinte par les volcans. Puebla est bourgeoise aussi, voire même aristocrate, alors quand on a débarqué à Oaxaca ça nous a fait un poil bizarre.
Pour vous situer, Oaxaca c'est l'état le plus pauvre du Mexique, et sans doute aussi l'un des plus riche culturellement. Terre des indiens Zapotèques, il y a bien sûr de jolis cailloux. Mais il y a surtout un artisanat incroyable et des gens adorables. On a fait un petit séjour dans des villages organisés en communautés et outre le fait de s'être cassé les miches sur des VTT, on a découvert un très respectable mode de vie. Et puis nous voilà de retour à la ville, prêts pour aller en visiter une plus grande. L’idée c'était d'aller se la couler douce au Pacifique, le problème c'est qu'aujourd'hui même démarre la semaine sainte. Et la semaine sainte au Mexique c'est un peu comme entre le 14 juillet et le 15 août en France, mieux vaut ne pas se diriger au sud... C'est aussi à ce moment là que la capitale se vide et que les indices de pollution atteignent la normale. Alors en avant, c'était pas prévu mais on part demain pour une plongée en pleine jungle urbaine en attendant que les fidèles en vacances libèrent les plages. Et puis il paraît que le vendredi saint, on peut voir à Mexico une "reconstitution" de la Passion d'un réalisme déroutant, c'est Mel Gibson qui serait content ! On vous racontera ça très bientôt. À très vite la France !











mardi 10 mars 2015

Ces gens là...

Salut la compagnie ! C'est en direct d'un nouvel état que l'on vient vous conter les dernières nouvelles. Nous voici à 2500 mètres d'altitude, au pied du volcan La Malinche, non loin de Puebla et de Mexico le Monstre.
Ce qu'on peut vous dire dans un premier temps, c'est que l'environnement montagnard nous convient sacrément mieux que celui des côtes. L'ambiance urbaine change du tout au tout. Pour la première fois au Mexique, on a visité des villes à flancs de collines, avec leurs dédales de rues qui serpentent ici et là, un joyeux bordel pour circuler, et une ambiance toute particulière. Mention spéciale pour Xalapa, ville universitaire qui sent bon le café et qui nous a conquise. Nous devions juste y visiter le réputé musée d'anthropologie, on y est resté cinq jours...
Alors avant Xalapa, le gros rebondissement fut notre départ un peu précipité de chez nos hôtes HelpX. Oui, une fois encore, nous nous sommes enfuis de notre volontariat. Ça fait trois évasions sur sept expériences, on approche le 50/50 dangereusement. Et pour ne pas l'atteindre, cette fois-ci on va en rester là. On a été un peu déçu parce que ça partait drôlement bien. Un couple de quinquagénaires  mexicano-suisse plutôt festif, baroudeur et au mode vie attrayant. Un petit côté Mac Gyver sympa, une cuisine délicieuse, bref on a passé une super première semaine. On a déconstruit, agrandi et reconstruit un méga four en terre crue, j'ai joué à Maya l'abeille en pollinisant la vanille, Superours s'est transformé en maçon, on a pas mal grimpé aux arbres pour aller chercher les dernières oranges et on a servi de repas quotidien au millier de moustiques.
Et puis notre mexicain d’hôte hyperactif qui crache sur l’Occident qui court mais aussi sur les fainéants de mexicains, c'est soudain mis à nous mettre une pression du tonnerre. Ce qu'on a géré trois jours, jusqu'à passer à deux doigts de l’entartage à la terre crue-bouse d’âne au moment clef de la réalisation du four ! Et environ une heure plus tard, on était dans le bus direction Papantla, le village de la vanille.
Total, on réfléchit encore une petite fois sur les rapports humains dans cette situation non salariée et nos conclusions par l'expérience sont carrément inattendues. Si on raccourci un peu ça donne ça : on a vécu un mois chez un survivaliste membre de la NRA sans sourciller, et on se barre en courant de chez ce couple de voyageurs vivants sans électricité. Il y a des fois comme ça où la surprise atteint des sommets...
Ce qui est sûr, c'est que ces réseaux de volontaires sont animés par une bonne proportion d’égocentriques qui jamais n’iraient tenter l'expérience en sens inverse.
Nous on est contents, le fait de bosser comme des arrachés chez eux pendant quinze jours, ça nous a refait une santé. On est repartis comme en quarante, motivés pour profiter de la fin du voyage comme il se doit. On a déniché du gaz pour notre réchaud, le sommet d'un beau volcan nous attend et la super tente reprend du service. Et la gentillesse des autochtones est toujours aussi incroyable. C'est parti pour la dernière ligne droite, vámonos !