mercredi 29 janvier 2014

57 jours en Ontario


Tim Hortons, notre chaîne de chocolats chauds préférée, regardant la neige tomber en attendant l'heure de sauter dans le train qui va nous mener bien plus à l'est... On est pas encore à Vancouver si on continue à ce rythme ! 
On a fait nos adieux aux moutons et aux chevreaux hier, une dernière journée qui nous a d'ailleurs joué des tours. Deux tracteurs en panne, beaucoup trop de neige qui tombe, beaucoup trop de vent qui souffle trop fort, et quand même deux milles moutons affamés qui attendent leur cinq mille kilos de foin. Et les locaux qui nous rabâchent que ça fait des plombes qui n'ont pas eu un hiver aussi corsé. On est effectivement pas déçu du voyage !  
Alors que peut on dire sur l'Ontario après 57 jours ? Selon les dires, les habitants de Toronto sont un peu les parisiens du Canada. Et selon les habitants de l'Ontario, les québécois seraient plutôt nos Corses. Alors bien sûr, on nage en pleine subjectivité. Le plus grand a priori que l'on avait sur l'Ontario, c'était sa similitude avec les USA. Et quand tu dis ça à un habitant de l'Ontario, il te regarde avec des yeux écarquillés, arguant que la Saskatchewan avec ces paysans un poil redneck (comprendre rustre misogyne aimant les armes, la bière et les gros tracteurs) est définitivement bien plus américaine. On va donc attendre de visiter et de vivre une autre province pour vérifier cet a priori. Rien ne va plus, les locaux ne sont pas fiables ! 
On a passé un mois en très bonne compagnie, logés chez un couple pas encore tout à fait trentenaire, marié depuis peu. On leur a dit qu'en France, se marier était presque devenu has been et on leur a parlé du PACS, beaucoup plus populaire... Très romantique nous a t'on dit ! On vient donc de briser le mythe du romantisme à la française dans le Comté du Prince Edouard ! 
Ils nous on raconté pas mal d'anecdotes sur le Canada. On retiendra le fameux Does the bear shit on the wood ? Petit exemple en situation :
- Do you want a beer ? 
- Does the bear shit on the wood ?
L'on pourrait donc traduire cette magnifiquement drôle et typiquement locale réponse en bien sûr, j'en serai enchantée. On peut aussi remplacer Does the bear shit on the wood ? par Is the Pope Catholic ? Et une fois qu'on a bu trop de bières, on fait des raccourcis, ça dérape et ça devient Is the Pope shit on the wood ? Ce qui veut dire une fois de plus, bien sûr, quelle question idiote ! Alors pour tous ceux qui se demandent si on fait des progrès en anglais, vous avez là la réponse, on devient de vrais canadiens !
Vous en voulez encore ? En pelletant la neige il y a deux jours, notre hôte nous déclare nonchalamment "Vous savez qu'au Canada, la plupart des crises cardiaques surviennent alors qu'on déneige devant chez soi ?". Tu m'en diras tant !
Et pour finir, petit florilège de notre apprentissage du mois de Janvier. Avec de telles pratiques, on est paré pour la prochaine révolution !







dimanche 12 janvier 2014

Sheep 1 : 0 Cows

Harinui Farm, Prince Edouard County, Ontario, Canada. Nous voici de nouveau à la campagne depuis plus d'une semaine. Pas encore tout à fait au bout du rouleau, on a décidé de persévérer et de retenter l'aventure en wwoofing. En même temps, difficile de faire pire, c'était du très haut niveau chez les Groseilles. Et vous savez quoi ? Et ben les chèvres et les moutons, c'est drôlement plus sympa que les vaches et les cochons ! Ya pas que les chèvres et les moutons qui sont plus sympas d'ailleurs... et c'est pas dommage ! 
On profite donc des joies de la paysannerie locale hivernale et de son lot de surprises et de découvertes, avec en tête la déroulage de bottes de foin sur terrain hostile. En fonction de la météo du jour, on jongle entre des tentatives de patinage sur glace (et là on a un peu l'impression d'être Bambi), une marche difficile et périlleuse avec de la neige jusqu'au genoux et le vent dans les oreilles (en mode le Dernier Trappeur), ou encore ces temps-ci, la glace qui fond et donc nous qui pataugeons. Mais malgré ces épreuves, on devient des pros de la fourche et les moutons nous remercient. Voilà donc notre principale activité qui nous prend généralement la matinée, parce que ya quand même plus de 2000 bestioles à nourrir !
Et pour occuper nos après-midi, ya de quoi faire. L'hiver canadien n'a pas fini de nous étonner et les autochtones ne sont pas prêt de s'ennuyer : toujours une batterie de voiture à changer, un tracteur à réparer, un conduit d'eau gelé, une porte gelée, une corde gelée, principalement des trucs gelés en fait... Et dans la série des nouveautés, et bien on donne le biberon à de pauvres chevreaux orphelins, on saute dans les silos à grains pour nourrir les chèvres, on construit des enclos, on sépare les moutons et on épluche des vaches ! 
Alors pour éplucher les vaches, faut réunir plusieurs facteurs : d'abord il faut une vache morte (ben oui on épluche on ne tue pas!), ensuite faut un tracteur (pour soulever la vache) et puis faut des couteaux bien aiguisés aussi. On s'est fait surprendre par cette nouvelle activité pas plus tard qu'hier. Alors on va vous expliquer pourquoi on joue aux bouchers et finalement c'est assez simple. Bon, pour garder des moutons il faut des chiens, et les gros chiens ça mange quoi ? Et ben de la vache non d'un ptit mouton ! Et vu qu'à la campagne on est sympa et que tout le monde se connait, et ben on fait du business. Concentrez-vous, petit problème à résoudre qui va vous aider à comprendre... Une vache laitière meurt dans une ferme A, des chiens ont besoin de viande dans une ferme B. La ferme A ne veut pas payer un inconnu pour qu'il emmène la vache, et la ferme B ne veut pas acheter une vache pour nourrir les chiens. Ça y est vous y êtes ? Et Bing ! en un coup de bigophone, on se retrouve embarqué pour une opération de dépeçage spéciale ! Et avant dépeçage, ya bien sûr épluchage ! Et là l'hiver nous a sans doute sauvé...
Après avoir bien épluché la vache, on vide ladite vache (hum, la meilleure partie), on prend une hache et on fait des morceaux. Seulement ensuite vient l'étape du tranchage de steaks, et là je dit à l'Ours Martin "Putain j'aime pas les chiens et je suis censée être végétarienne !"... Et vu qu'au Canada ils savent rigoler c'est pas fini ! Une fois que la vache est en sacs et au congélo, il reste la tête, les jambes et ce que l'on pourrait qualifier de tronc, vous savez le truc avec la queue. Et rien ne se perd à la campagne, on prend les chiens pour des cochons ! Nous voilà donc partis, l'Ours Martin et moi-même pour une séance de patinage plus que laborieuse dans l'idée de nourrir ces chers toutous, tentant tant bien que mal de traîner sur une glace plus que douteuse une tête de vache avec une corde d'escalade qu'on avait accroché au préalable à l'oreille de cette même vache. Bon sang que c'est lourd une tête de vache ! Et Pan ! Perdue la vache ! Ils diraient quoi les indiens d'Inde ? 
Parenthèse animalière étant faite, on vous parlera des humains de la ferme prochainement parce que finalement on va jouer les prolongations par ici, tentant de nourrir les animaux vivants plutôt que de découper les morts. Affaire à suivre...

jeudi 2 janvier 2014

And an Icy New-Year !

Bon, on vous prévient direct, ça va être moins drôle pour vous parce que ça va beaucoup mieux pour nous ! 
Nous allons débuter cet article par le traditionnel "Bonne Année et surtout la santé". On a mis nos trognes pour vous le dire en image... Alors portez vous bien, mangez des graines et de la raclette, buvez des grogs (et oui c'est l'hiver) et les copains, arrêtez de procréer, 2013 a été bien assez féconde ! Allez vous balader plutôt que de rester sous la couette bon sang !
Les derniers jours de 2013 ont été plutôt salutaires, Ottawa nous a sauvé ! C'est assez marrant parce que lorsque l'on se documente à propos de cette ville, on lit que c'est une ville fédérale et donc très calme (comprendre un peu trop calme), moquée par ses voisines dynamiques Montréal et Toronto. Je crois que je suis définitivement une mamie, j'ai adoré ces dix jours ici ! En même temps pour faire pire que Toronto, la barre était haute ! Et la neige y est sans doute pour quelque chose... Apparemment ça fait dix ans qu'ils n'ont pas eu un hiver aussi corsé ! Tout est blanc et on a du mal à rester dehors bien longtemps. On est d'ailleurs devenus de fervents amateurs de chocolat chaud, on essaye à peu près toute les chaines possibles et imaginables... 
Vous décrire la vie par -30°C, ben que dire, même les canadiens sautillent en attendant leur bus. Ce qui fait que nous petits français, et bien on sautille encore plus vite que nos confrères canadiens jusqu'au Décathlon local pour s'acheter de grosses moufles et un passe montagne (articles pas encore en démonstration sur cette photo)... L'idée étant de ne laisser à l'air libre que le minimum de peau, à savoir les yeux ! Quoi qu'en y réfléchissant, un enfant nous a donné une bonne idée hier. Son écharpe sur les yeux, il se faisait guider par ses parents. Peut être que l'Ours Martin pourrait devenir mon guide... à méditer.
On a fait de belles et même de très belles rencontres par ici, même si pour être honnête, ces rencontres furent francophones... Croyez-vous que c'est un hasard où bien que les anglophones sont trop nuls par rapport à nous ? Blagounette étant faite, on a visité les plus chouettes musées du pays, le Musée des Civilisations Canadiennes remportant la palme d'or haut la main et haut le poing ! Huit heures à arpenter deux salles muséales, il y a deux  solutions : soit le musée est trop bien, soit il fait -30°C dehors ! Et puis on a testé le couchsurfing au Quebec, du "bon" côté d'Ottawa. Et Oui, les québécois sont accueillants... On a eu droit à un 1er Janvier des plus sympathique et on a remplacé la gueule de bois habituelle par une très belle et très fraîche ballade au Parc de la Gatineau. Les pieds dans la neige, les moustaches gelées (pour l'Ours Martin, pas pour moi bandes de nazes) et les poumons congelés. Départ demain pour de nouvelles aventures plus au sud, las du froid, on a décidé de s'en aller pour Kingston !