Lost in translation

Hey, vous voyez-ça ? La neige fond les enfants !! En direct de notre quatrième expérience en tant que volontaire, on a encore atterri dans une famille pour le moins exotique. Non non non, on n'est pas au Japon, mais croyez-nous, le dépaysement est total. 

Laissez-vous conter les aventures de la Cochrane Family (and happy) Farm, Nova Scotia. Frank et Lisa sont les heureux parents de Julie, 18 ans, Garf, 16 ans, Kathleen, 13 ans et de Brian, 18 mois. Une fille aînée a quant à elle mis les voiles à Halifax et du coup on ne l'a pas rencontré. 

Certains clichés volent en éclats, tandis que d'autres se cristallisent... On est bien en Amérique du nord, ça ya pas de doute. Alors pour résumer la situation, on n'aurait jamais pensé que l'endroit où l'on se sentirait le mieux, ça serait la maison d'un ancien militaire au chapeau de cow-boy qui possède tout un arsenal d'armes sous coffre dans sa maison ! On ne sait jamais, d'ici que les zombis attaquent ! Comment ça se passe ici ? On ne boit pas d'alcool, les wwoofeurs fumeurs ne sont pas tolérés, on mange plus que sainement, on travaille beaucoup à des taches plus diverses les une que les autres et on se lève tôt. Frank est de nature plutôt très libérale, n'aime pas le système éducatif (seulement Kathleen va à l'école parce qu'elle le souhaite), les hôpitaux, les flics et les drogués. Résumé de cette façon, ça n'a rien de très vendeur, je concède. Mais on apprend des tonnes et en plus de ça, on est considérés, remerciés et respectés chaque jour. Ce qui est plutôt très bon pour le moral. Qui plus est, aucun prosélytisme ici et ne vous en faites pas, on ne reviendra pas en France avec des flingues dans les sacs à dos. Quelques bribes révélatrices de leur personnalité : un proverbe épinglé sur un mur "never be afraid to try something new, amateurs built the Ark, professionals built the Titanic", une chanson pour enfants très entraînante entonnée par un tracteur qui finit par "quand la saison des moissons arrivera, nous travaillerons jusqu'à ce que le travail soit terminé", et enfin, un livre pour enfants expliquant les dix étapes de la survie quand tu es perdu dans les bois, incluant pour le chérubin la nécessité de faire son propre abri et de créer les signes qui permettront de le retrouver. Dans cette joyeuse ferme, les deux ados de 16 et 18 ans amassent un boulot monstre et en connaissent un rayon, voir deux j'ai envie de dire ! Et ça forge l'humilité ! Autonomes, responsables et déjà bien assez adultes, ça doit leur faire très bizarre de voir débarquer des wwoofeurs de leur âges qui ont les doigts bien enfoncés là où je pense... Parce que si on a parfois à redire de nos hôtes, sur les soixante wwoofeurs qu'ils ont accueilli, ils ont eu des sacrées perles ! Donc on persiste et on signe, le wwoofing n'est pas le pays des Bisounours !

On commence à copiner avec les animaux de la ferme. Le gros de l'activité animale ce sont les cochons. Vient ensuite la volaille, mais ils ont aussi quelques chèvres, canards et des lapins parce que c'est mignon et que lors des visites des écoles type "ferme pédagogique", les marmots sont contents. Et puis sinon, on commence à parler aux légumes qui ne sont pas encore légumes. On parle donc aux graines, et on essaye de les faire pousser, on vous dira si on leur a bien parlé dans quelques semaines. Et pour qu'elles grandissent bien, on leur a fabriqué avec l'Ours Martin une jolie étagère en bois. Ce dernier fayote d'ailleurs pas mal ici en mettant en pratique ces quelques connaissances en charpenterie et autre réparation sur bois. L'urbaniste pourra désormais construire de jolies tables de pique-nique pour les parcs et les aires d'autoroute... Quant à moi, je perfectionne mon coup de marteau, dompte la visseuse et je suis une pro de la prise de mesures, bref, une vraie petite assistante mal payée !

On va sans doute aller faire les touristes quelques jours début avril, donc avant les clichés de la Nouvelle-Ecosse, on vous en donne quelques uns de notre joyeuse vie de ferme... See you soon !

Erratum

H-2 avant le départ, on se doit de rétablir la vérité. Dans le précédent article, on vous parlait du fameux roman Anne of Green Gables et de sa fameuse maison aux pignons verts.  Alors tout d'abord, c'est pour ce cliché à votre gauche que les japonais se ruent sur l'île à la belle saison. Ça laisse songeur non ? Naïvement, je croyais que c'était la véritable maison qui avait inspiré l'auteur, et bien non ! La maison ici photographiée n'est visiblement qu'une création de toute pièce. Donc pour les puristes, Mea Culpa. H-2 avant le départ, on vous propose un résumé en images du petit tour de l'île que l'on a effectué hier grâce à nos hôtes qui nous ont gentiment prêté une automobile afin que l'on puisse explorer une partie de cette jolie île. Dans l'ordre, le pont de la Confédération, la côte nord de l'île, maison de pêcheur et ses cages à homards, village de pêcheurs et pittoresques maisonnettes. Et l'avantage de la saison, c'est qu'il n'y a pas âme qui vive à l'entrée des parcs nationaux. Parc gelé est donc synonyme de gratuité.

Ce que vous ne verrez pas sur ces photos c'est notre journée de dimanche. Alors encore une fois, merci aux collègues de travail. On n'a toujours pas utilisé le sifflet anti-ours mais par contre grâce à vous, on a pris notre première leçon de snowboard et on on s'est bien marrés. Pour faire court, la seule station de ski de l'île, c'est une colline avec un télésiège, donc on s'est dit que si on louait des skis on allait un peu s'embêter... Alors après moultes hésitations pour cause de vêtements pas très étanches, on s'est lancés et s'on ne s'est même pas entre-tués, trop occupés à essayer de garder l'équilibre. L'expérience fut plus que réussie, on s'est bien marrés et on a encore tous nos membres même si quelques uns sont un peu bleus... à réitérer sans doute...