mercredi 24 septembre 2014

Petit ours brun mange du raisin

Nouvelles péripéties dans l’Okanagan ! Nous voilà de retour chez nos sud africains, et faute de pouvoir commencer vraiment les vendanges,  on se divertit avec les enquiquinements de nos patrons. On ne devrait pas c'est vrai, mais les discussions du moment sont presque surréalistes. Figurez - vous que trois ours bruns font quelque peu parler d'eux ces dernières semaines. Il semblerait en effet, que la fin d'après midi soit le moment idéal pour un petit goûter plein de vitamines dans la communauté des plantigrades (attention, deux mots de quatre syllabes à la suite, le cerveau chauffe !). Quoi qu'il en soit, les terrasses du domaine en pâtissent un peu et les sud af’ se creusent le ciboulot pour éconduire les gourmands nounours. Virées en quad pour les effrayer, coups de feu et même installation d'une radio tout la haut pour simuler la présence humaine. Mais rien n'y fait, nounours est coriace. Ce que nounours ignore, c'est que le sud af’ est tout aussi coriace, et qu'en plus, il a des potes avec  permis de port d'armes.  Vous y êtes ? La solution finale a été voté, la chasse au nounours à débuté ! Pour l'instant,  nounours est plus agile. Témoignage du sniper : si je tire, je n'ai pas le droit à l'erreur. Si je le rate, il reviendra alors, mais en très méchant nounours (ndlr : traduction non assermentée). Et qui a envie d'un méchant nounours sur sa propriété ? Je vous le demande ! Bref, pour l'instant tout le monde est vivant, on vous en dira plus quand une des deux parties aura été la plus maligne.
Bon sinon on est quand même là pour bosser, mais c'est pas si simple quand la météo fait des siennes et que toutes les machines se mettent à déconner en même temps. On a donc été en chômage technique une bonne partie de la semaine dernière et aujourd'hui également étant donné qu'il pleut bergère. La bonne nouvelle, c'est qu'on est plus que bien lotis ici. L'ascension sociale ça vous parle ? Aller,  je suis en forme ce matin, je vais vous expliquer. Bien éclairés,  on a mis les pieds ici mi juillet. On vous le disait,  à cette époque, on dormait sous notre toit de tôle par une chaleur caniculaire, à même le sol, matelas et moustiquaire. Deux semaines plus tard,  promotion,  on nous déménage sous une tente prospecteur plus grande que nos apparts’ étudiants, moustiquaire intégrée et douche extérieure en bambou, grand luxe. À notre retour il y a à peine quinze jours, nous pensions renouer les liens tissés avec cette jolie tente mais le sud af’ a encore une fois bien assuré. Nous voilà logés dans une maison en dur ! Cuisine, chambre et donc vrai lit, salle de bain et latrines, chambre d'amis même ! La grande classe en somme. Mon ours à moi (qui ne se fera pas tirer dessus, je vous le promets) affirme même qu'on doit être les saisonniers les mieux logés de toute la vallée. Et on doit pas être loin de la vérité...
Et au milieu de toutes ces réjouissances, la transformation a débuté. On profite du calme avant la tempête pour se changer petit à petit en futurs cyclotouristes. On traque les bonnes occas’ sur le bon coin canadien et on a d'ors et déjà déniché des sacoches et un vélo pour mes petites jambes. La catégorie "vélo pour nains" du bon coin n'étant étrangement pas très fournie, on a bon espoir d'en trouver un dans les prochains jours pour humain normalement taillé.  Et la grande nouvelle, c'est que j'écris mon premier article depuis une tablette Android ! Diable ! On se transforme vraiment ! 
Sacoches waterproof, k-way super waterproof et fluo de surcroît pour nous voir au milieu du brouillard, on va lui faire sa fête à la pluie ! Power Ranger Vert et Power Rangers Orange seront bientôt sur les routes mais en attendant, le raisin ne va pas se ramasser tout seul, enfin sauf si petit ours brun ramène ses potes...

lundi 8 septembre 2014

La Bourgogne attaque !

Comme vous pouvez le constater, l'Ours Martin à retrouvé ses géniteurs, et ce bien sûr, dans la joie et la bonne humeur. Le temps file depuis lors et Rusty, fidèle au poste, nous mène et remmène valeureusement à travers les routes canadiennes. 
Plusieurs constantes dans ce voyage : les lacs, les sapins et les montagnes, sans oublier la fameuse "godelle" des Voiret en matière de soleil pendant les vacances. Alors si comme moi vous ignoriez le sens de ce mot obscur, sachez que dans le jargon Mâconnais (ou tout du moins dans celui du dit Patrice), cette "godelle" serait synonyme de "chance". Alors utilisons ce nouveau mot : fichtre ! on a quand même une sacré godelle avec le temps depuis quinze jours ! 
Bon c'est vrai le soleil est là, mais on comprend aussi très bien que l'on n'est plus dans le désert et que l'automne arrive. On vous parlait de la chaleur caniculaire il y a un mois, on a marché sous la neige il y a à peine une semaine. Les Rocheuses sont surprenantes, aucun doute là dessus. Pour l'Ours Martin et moi même, ce fut notre seconde traversée dans ces contrées montagneuses. Et la deuxième fois est tout aussi impressionnante, on laissera donc parler les images. Déjà en mai, je n'avais pas réussi à mettre des mots sur ce périple, raison de plus pour laisser la place aux clichés. Bonus de septembre : pas de neige sur les sommets empêchant les randonnées. Ce petit détail nous a permis avec mon bien aimé Ours d'effectuer une randonnée qui nous avait alléchée il y a quelques mois. Quarante quatre kilomètres sur trois jours dont environ la moitié au-dessus de la ligne de démarcation des arbres. Résultat époustouflant, les Rocheuses dans nos bras et un sourire jusqu'aux oreilles même si le passage de certains cols a été épique. Une météo capricieuses (et oui, la godelle nous a lâché en même temps que l'on a laissé Sylvie et Patrice, ça nous apprendra) nous a en effet valu quelques péripéties dans la neige et des nuits bien fraîches.
Et un vilain orage s'annonce pour demain, cette nuit sera donc la dernière dans les Rocheuses, on se carapate dans l'Okanagan pour les derniers jours canadiens de maman ours et papa ours histoire de trouver un peu de chaleur réconfortante. Tout ceci n'étant bien sûr qu'un prétexte pour déguster du bon vin et faire le tour des caves de la région, on l'aura bien compris ! Des bourguignons dans l'Okanagan, la boucle est bouclée, les canadiens n'ont qu'à bien se tenir, ça va frimer dans le caveau...