samedi 14 juin 2014

Brûlons les hippies !

Que reste t-il des 70's dans le grand ouest ? Et ben c'est pas bien beau à voir, enfin de ce qu'on a vu en tous cas. Ça frôle même le pathétique lorsqu'un vieillard au cerveau ramolli te sert des leçons de vie au petit déjeuner, ventant les bienfaits du LSD et sa capacité à ouvrir l'esprit sur les problèmes du monde. Et ça devient carrément pathétique quand ce même vieillard radote encore et toujours à propos des pillages de champs d'herbe par les méchants Hells Angels. 
Comme vous pouvez le constater, ces ramollis de hippies ont quand même le chic pour dégoter des endroits pas trop vilains. Il faisait pourtant bon vivre par chez eux. Leur conception du wwoofing était singulière et on est quasiment certains qu'ils n'avaient aucunement besoin d'aide. Non, ils étaient plutôt en mission divine pour enseigner tout leur savoir au commun des mortels. Après un cour sur l'art de faire bouillir de l'eau et un autre sur comment faire la vaisselle, on a sauté dans Rusty (notre char rouillé) pour de nouvelles aventures loin des égocentriques perchés sans dents.
Lors de l'évasion, les cerises n'étaient pas encore mûres et il y avait encore trop de neige dans les Rocheuses pour randonner. Après environ une heure de réflexion chez Tim Hortons, on a décidé de mettre le cap encore plus à l'ouest. Nous voilà donc depuis presque quinze jours sur l'île de Vancouver, un bien beau caillou !
Sur l'île de Vancouver, la vie est douce et les gens sont sacrément relax, un mix entre hippies et surfeurs si vous voulez vous faire une idée. Et bizarrement, on n'est ici ni pour les uns, ni pour les autres.  On s'est rendus sur ce caillou pour une belle randonnée d'une semaine bien connue des canadiens, le West Coast Trail. Pas encore de cohue estivale sur le sentier, un soleil inespéré, une forêt pluviale, des plages magnifiques, de la boue, des échelles, beaucoup de racines, des loutres, des aigles et même des baleines qui font pchitttt. Et aussi trois compères canadiens rencontrés le premier jour lors de la séance d'orientation avec qui l'on achèvera le sentier victorieusement.
Samedi midi, on profite de nos dernier instants dans un vrai lit avant d'aller écouter du bluegrass et de côtoyer du redneck dans un festival local. Quant à dimanche, on va rejoindre le continent afin d'aller voir où en sont ces fameuses cerises. Visiblement, les cerisiers auraient besoin d'être éclaircis avant de passer aux choses sérieuses... La suite quand on aura trouvé un gentil fermier qui veut bien nous payer.