vendredi 28 février 2014

21 jours avant quoi ?

Dernier jour de février, notre séjour sur l'île du Prince Edouard touche à sa fin. Alors on va vous en dire un peu plus sur cette île. 
Premier point : d'abord, qui est donc cet Edouard ? Alors pour les férus d'histoire (et pour les autres aussi, ya pas de raisons !), le Prince Edouard était le fils du roi britannique Georges III et plus tard, le papounet de la Reine Victoria. Au temps du prince Edouard, les acadiens avaient déjà été viré à grands coups de pieds au derrière et nous, on avait pris la raclée du siècle face à nos copains rosbifs. Donc ne lui jetons pas la pierre. Quelques arpents de neige disait l'autre...
Second point : ça ressemble à quoi une île de la côte atlantique nord ? Alors en été, il paraîtrait que c'est le paradis des golfeurs, du homard, de la patate et du tourisme familial. On vend du rêve non ? Sauf que pour l'instant, c'est l'hiver et du coup, on a raté tout ça !  Les golfeurs sont au travail en costard cravate, les homards hibernent, les patates sont sous la neige et les enfants sont à l'école. Et bien sûr, toutes les portes des monuments historiques et touristiques sont fermées, pour cause de basse saison. L'île du Prince Edouard en hiver ça doit être aussi fréquentée que notre tendre Loire...
Troisième point : pour quelle raison des hordes de japonais envahissent l'île chaque été ? Et là ça commence à devenir intéressant. Ce sont nos hôtes de Noël à Ottawa qui nous ont averti de cette particularité de l'île. Alors figurez vous que la célébrité ici, c'est Lucy Maud Montgomery, auteure insulaire du célébrissime "Anne... La maison au pignons verts", paru pour la première fois en 1908. Et là on va continuer à vous vendre du rêve. Ce roman est à mi-chemin entre Poil de Carotte et La petite maison dans la prairie, et décrit les aventures et surtout mésaventures d'une petite orpheline adoptée par erreur par un couple de fermiers de l'île. Ces vilains fermiers voulaient un garçon, parce que les garçons ça travaillent mieux. Et pan, c'est Anne qui a gagné, bien fait pour eux tien ! Quoi qu'il en soit, ce roman mettant en scène la petite rouquine au franc parlé fait un véritable carton chez les mangeurs de poissons vivants. Selon nos hôtes de la capitale, les japonais feraient d'abord escale dans les Rocheuses au Lac Louise avant de sauter dans un avion direction Charlottetown, île du Prince Edouard, pour ramener un cliché de la fameuse maison aux pignons verts qui a inspiré l'auteure. Vous voilà bien attrapés hein ?! Si ça c'est pas de l'information de premier choix ! Et si on est vraiment accro, on peut même se rendre à Charlottetown, aller voir le Music Hall qui fait un tabac ou encore ramener des dessous affriolants du début du XX° siècle dans l'échoppe officielle de Anne of Green Gables
Quatrième point : qu'en est-il de notre statut de volontaire ? Et bien ma foi, ça donne à réfléchir, et c'est tant mieux ! On commence à devenir plus exigeants et à savoir là où l'on a envie d'aller. Enfin pour être exacts, on commence à savoir dans quelles conditions nous n'avons pas très envie d'être reçus. Ni le wwoofing ni le helpX ne ressemble au pays des Bisounours ! On nous aurait donc menti ? Fichtre ! On se questionne pas mal sur la légitimité qu'ont les gens plutôt très à l'aise financièrement à recevoir des travailleurs volontaires, et à ne pas travailler avec eux. Enfin au final, c'est pas tant la légitimité qui est en jeu, on se dit surtout qu'on a pas trop envie de réitérer l'expérience dans ces conditions précises. Si d'autres volontaires ont envie de tenter le coup, Mazel Tov ! Parce qu'au final, je pense que l'on peut trouver à peu près tout ce que l'on cherche sur chacun des deux sites web, reste juste à savoir ce que l'on cherche justement. Et c'est ce que l'on commence à trouver, plutôt chouette non ? Parvenir à un sage équilibre entre volontariat et apprentissage tout en évitant la sensation d'être un esclave volontaire, c'est là que réside toute la subtilité de l'expérience. Et ya encore du boulot !
Cinquième point : c'est quoi la suite ? Après avoir entièrement déplâtré une pièce, démantelé un mur, préparé la pose d'un plafond, peint un appartement, concocté de délicieux roulés à la cannelle, on s'est dit qu'on aimerait bien dire bonjour à de nouveaux animaux. Donc cette semaine, direction la Nouvelle-Ecosse, non loin d'ici, pour un nouveau wwoofing dans une ferme labellisée bio, la première à dire vrai. Et début avril, on a rendez-vous dans une cabane à sucre québécoise pour la conception du sirop d'érable printanier, toujours en wwoofing. Voilà un peu où on en est au bout de trois mois de voyage au pays du froid, et c'est déjà pas mal. On vous dis à bientôt pour la suite des aventures et on l'espère pour la fonte des neiges.

Aucun commentaire: