dimanche 6 juillet 2014

The Zebroff Family and the Cherry Factory

Similkameen Valley, Colombie Britannique. Nous voilà enfin officiellement et légalement travailleurs au Canada. On renfloue les caisses depuis un peu plus de deux semaines maintenant, passant du statut de simples wwoofers à celui de travailleurs agricoles salariés. Et bingo, ascension sociale réussie ! 
Bon alors par contre, il a fallu un peu s'ajuster quant à la nature du travail. On a d'abord atterri dans la Vallée d'Okanagan, célèbre depuis bien longtemps pour ces cerises, et depuis peu pour ses vignobles. On s'était fait recommander cette vallée riche en emplois estivaux par les québécois du sirop d'érable, mais ce à quoi l'on ne s'attendait pas, c'est trouver cette vallée remplie de francophones avec les hormones en folie et la festi attitude. Et au risque de passer pour des vieux cons avant l'heure, on a eu un petit souci d'adaptation, surtout au terrain vague sans eau potable qui nous servait de camping qui accueillait une bonne bande de punks à chiens. 
Bref, on a pris un bon petit coup de vieux et on a mis les voiles dès qu'on a pu, laissant les ados vomir à souhait où bon leur semble. Le très bon côté de la chose, c'est qu'en effet, trouver du travail en tant que saisonnier là-bas est littéralement facile comme bonjour. En à peine une journée, on a dégoté un travail dans un vignoble au décor plutôt paradisiaque et plutôt bien payé qui plus est. On y sera resté dix jours, parfaisant notre bronzage visage-bras-mollets. 
Et puis l'idée initiale était de cueillir ces fameuses cerises, les vignes n'étant là que pour nous faire patienter. L'emploi de cueillette a été lui aussi très facile à trouver mais les conditions étaient loin d'être rêvées. Il faut en fait imaginer une trentaine de saisonniers composée de vingt-cinq québécois tout juste pubères, arborant fièrement dreadlocks, spike en métal, piercing et tatouages. Plus seulement cinq anglophones et nous. Les festi jeunes ça passe encore, mais le gros du problème qui nous a fait déménager avant le début de la récolte, c'est l'arrosage des tentes à grands coups de pesticides.
Le jour du départ, un cosmonaute sur un tracteur vaporisait sa merde alors qu'on était juste à côté... Ça se passe donc de commentaires... Heureusement pour nous, on avait trouvé une ferme bio aux propriétaires russes dans la vallée voisine qui était prête à nous faire travailler.  On est donc dans un petit coin de paradis où l'on peut de surcroît manger les cerises qui sont sur les arbres, un gros luxe au pays du chimique ! En revanche, pas de cueillette ici, on est des trieurs. On voit donc défiler une bonne dose de cerises sous nos yeux. Moins fatigant que la vigne somme toute. Equipe internationale, c'est assez marrant et l'Europe est en fête. Sinon, les poules courent au milieu du verger, la vache laitière squatte à côté de notre cuisine d'été, une oie schizophrène se prend pour un chat méchant en terrifiant les travailleurs et les moutons sont noirs.
Nos dix jours de travail touchent déjà à leur fin, on va essayer de chercher autre chose dans le coin et surtout d'éviter de se faire asperger par une pluie de produits chimiques... et on y croit !




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